[document] Analyse des journaux
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[Note de l'archiviste]
[quote="L'archiviste"]Les protaginistes :
Edouard Crevier : aussi appelé "le vieux" ou "Dédé" dans les textes. Créateur de jeu, c'est lui qui a embauché tout les autres membres de l'équipe pour trouver des lieux à même de l'inspirer dans la création d'un nouveau jeu. Probablement le créateur du jeu de tarot que l'on a trouvé à Ishgard. Lié à l'Hermite qu'il a rencontré sous la forme d'un éclaireur silencieux.
E-Rahl-Manok : aussi appelé "Corne-Brume" dans les textes. Gardien de la forêt de Sombrelinceuil il intègre l'équipe en tant que "surveillant" pour faire en sorte que les esprits ne soient pas dérangés.
Connie : une mercenaire embauchée comme guide et escorte. Ses rêves indiquent qu'elle était liée à la Lune.
Ivhih'a : dernier membre de l'équipe, on sait finalement peu de choses de cette personne si ce n'est que c'était un partenaire agréable.
Cassie : fille de Laureline, la cousine de Corrie. La pauvre petite a été inexplicablement la victime d'une tentative de meurtre de la part de sa propre mère. Un geste inexplicable qui a poussé Corrie a tué Laureline. Depuis la petite de 11 ans suit Corrie et Ivhih'a.
Coraline : elle n'a fait son apparition que très récemment dans les extraits de journaux et on en sait peu sur cet enfant de trois ans. Il semblerait que ce soit la fille de Connie mais sans certitude.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, première entrée.
Journal de Voyage de Connie
Journal de voyage de Connie
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, troisième entrée.
Journal de voyage de Connie
Journal de voyage de Connie
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, cinquième entrée.
Journal de Connie
Journal de voyage en Sombrelinceuil deEdouard Crevier, 6ième entrée.[/color]
Journal de Connie
Journal de voyage de Connie
Journal de voyage de Connie
Journal de voyage de Connie
Journal de voyage de Connie
Journal de voyage de Connie
Journal de voyage de Connie
Journal de voyage de Connie
Journal de voyage de Connie
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, septième entrée.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, huitième entrée.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, neuvième entrée.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, onzième entrée.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, douzième entrée.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, entrée inconnue, période à établir.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, seizième entrée.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, seizième entrée.
L'archiviste a écrit:Voici des journaux liés à notre affaire que m'a remis Ishmael. Je les ais croisés avec les traductions de Vaevianne pour tenter de refaire le fil du périple de ces aventuriers. Le journal original est extrêmement abîmé c'est pourquoi les feuillets suivant sont, pour des raisons évidentes, des copies partiellement restaurées par Ishmael. J'ai repris le travail de restauration et vous tiens au courant dès que j'ai du nouveau.
Certaines des entrée n'est que partiellement restauré, j'ai pris la liberté de noter en rouge des ajouts qui me semblait logique pour combler les trous mais non certifié.
Voici quelques indications pour une meilleure lecture suite à l'analyse des textes.
[quote="L'archiviste"]Les protaginistes :
Edouard Crevier : aussi appelé "le vieux" ou "Dédé" dans les textes. Créateur de jeu, c'est lui qui a embauché tout les autres membres de l'équipe pour trouver des lieux à même de l'inspirer dans la création d'un nouveau jeu. Probablement le créateur du jeu de tarot que l'on a trouvé à Ishgard. Lié à l'Hermite qu'il a rencontré sous la forme d'un éclaireur silencieux.
E-Rahl-Manok : aussi appelé "Corne-Brume" dans les textes. Gardien de la forêt de Sombrelinceuil il intègre l'équipe en tant que "surveillant" pour faire en sorte que les esprits ne soient pas dérangés.
Connie : une mercenaire embauchée comme guide et escorte. Ses rêves indiquent qu'elle était liée à la Lune.
Ivhih'a : dernier membre de l'équipe, on sait finalement peu de choses de cette personne si ce n'est que c'était un partenaire agréable.
Cassie : fille de Laureline, la cousine de Corrie. La pauvre petite a été inexplicablement la victime d'une tentative de meurtre de la part de sa propre mère. Un geste inexplicable qui a poussé Corrie a tué Laureline. Depuis la petite de 11 ans suit Corrie et Ivhih'a.
Coraline : elle n'a fait son apparition que très récemment dans les extraits de journaux et on en sait peu sur cet enfant de trois ans. Il semblerait que ce soit la fille de Connie mais sans certitude.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, première entrée.
- Spoiler:
- Je profites d'une pause lors de nos pérégrinations pour coucher mes aventures sur papier. Les affaires n'allant pas au plus fort, j'ai décidé que pour ma prochaine création j'allais frapper fort, et frapper juste. Jusqu'ici, confiant en mes capacités artistiques et mon génie commercial, je me suis seulement reposé sur mon imagination pour proposer à la noblesse Ishgardaise des divertissements d'une beauté inégalable. Le jeune idiot que j'étais n'a évidemment pas fait fortune, et ma chère entreprise dûrement montée court tout droit à la faillite.
Le vieil ahuri que je suis à présent pourrait mettre clef sous la porte et se confiner dans une petite maison en attendant la mort, mais je refuse de laisser mon oeuvre périr. J'ai donc décidé de créer quelque chose de grand, quelque chose qui marque. Et me voici, en sombrelinceuil, à la recherche de ruines et monuments historiques qui marquent encore par leur gloire déchue, espérant transmettre à mes prochaines pièces cette grandiose décadence.
J'ai engagé deux guides pour me suivre dans mes pérégrinations : un jeune miqo'te de ces forêt profonde, dont les femmes dominent la tribu et semblent marquées par la Lune, Ihvih'a, et une Elezen de cette ancienne race qui se terre encore sous la sylve, Connie. Pour s'assurer que nous ne provoquions pas la colère des esprits, un de ces étranges enfants cornus, E-Rahl-Manok, nous accompagne. Connie semble nourrir une animosité certaine envers lui, et j'espère que ça n'influencera pas sa capacité à me montrer des lieux épiques de son peuple.
Journal de Voyage de Connie
- Spoiler:
- "Sainte mère, ce que j'aimerais lui casser la gueule. Il se promène comme ça, avec son air pédant et ses cornes en tire-bouchon, pinçant les lèvres comme s'il était le maître de tout.
On est pas sortis. Entre l'autre vieux qui radote sur le fait que c'est pas assez grandiose, et le petit con qui se prends pour Nophica elle-même, je ne sais pas pourquoi j'ai accepté ce contrat.
Ha oui : la thune."
Journal de voyage de Connie
- Spoiler:
- "Huitième jour de voyage en compagnie de Edouard Crevier. Je pense sincèrement qu'il n'a que deux fonctions : radoter et gémir. Au moins, il la boucle quand il dessine. Ca nous donne quelques heures en général pour faire une pause, glander. Le rythme est tranquille.
L'avantage de ce contrat, c'est que c'est tranquille. La mauvaise nouvelle, c'est qu'en raison de la requête du vieux grigou, on est surveillés. Pas retenu son nom, je lui ferait pas cet honneur. Cornes-Brumes le recourbé, ça lui va bien assez. Heureusement, pendant que Pisse-Vinaigre Premier du nom examine la mousse pour savoir si notre présence n'offense pas le renard et la belette, je peux jouer aux dés avec Ihvih'a. Il est pas finaud finaud, mais j'aime bien sa bouille. Il sait pas tricher non plus, on le voit direct à ses oreilles. Mais c'est marrant. Puis au moins une personne dans ce groupe qui n'a pas oublié tout le placard dans son arrière-train.
J'abandonne l'idée de rentrer chez moi pour la veillée des saints. Mais avec un peu de chance, j'y serait pour la fête des étoiles. On a mis le cap vers le château d'Amdapor, prions pour que ça occupe le vieux."
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, seconde entrée.Jusqu'ici, le voyage se passe fort bien. Ihvih'a nous a emmené voir ces les fantômes errants autour des ruines marquant l'entrée de la légendaire cité d'Amdapor, et Connie nous a guidé à travers le dédale de Tam-Tara et ses tombeaux. Ces lieux étaient très certainement chargés d'histoire, mais aucun d'entre eux n'a provoqué en moi l'émotion que je recherche. Je leur ai dit, et ils se sont rebutés. Bien que je comprenne leur fierté vis-à-vis de ces lieux qui font sans doute partie de leur histoire, j'ai besoin de plus fort.
Deux de mes compagnons boudent ce soir, et notre surveillant semble préoccupé.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, troisième entrée.
- Spoiler:
- Contre toute attente, E-Rahl-Manok fût celui qui me guida vers l'objet de ma quête. Après nous avoir fait jurer de garder le silence, il nous a guidé vers les ruines du Château d'Amdapor, non loin du Bocage de la Mue. Je ne coucherais pas le chemin sur papier afin d'honorer ma promesse, mais il me faut décrire l'endroit.
La grandeur de ces murs m'a ébranlé jusqu'à l'âme. Jamais je n'ai été témoin d'une telle tristesse, d'une telle grandeur dans la mort. Les murs retournés de cette cité blanche, intouchés malgré tout, comme figés dans le temps.
J'ai su que j'avais trouvé l'inspiration, enfin. J'allais créer un jeu semblable à nul autre. E-Rahl-Manok nous as emmené contempler le plafond -qui faisait office de sol, étant donné la situation- d'une chapelle. Il était recouvert de gravures intactes représentant des idoles païennes, mi-animales mi humaines.
Mes vieux os me forcèrent à redescendre, et nous avons décidé tous les quatre de camper. Demain, j'effectuerais des copies de ces fresques.
Journal de voyage de Connie
- Spoiler:
- "Depuis qu'on est arrivé dans cette ville renversée, avec le plafond sous nos pieds et le carrelage au plafond, on ne le voit plus. Il reste courbé sur le sol, (ou le plafond, vu que tout est inversé) de la chapelle, gribouillant dans son carnet. Il a un dossier de feuilles qu'il remplit lentement, mais lentement... Et puisqu'il faut un Pompom sur le Mog, le chaton est tout nerveux depuis qu'on évolue en souterrain. Faut dire, c'est un nocturne d'extérieur, pas un nocturne des cavernes comme moi. Autant dire que les parties de dés sont un peu compromises.
Cornes-Brumes l'entortillé surveille les opérations. Je n'ai absolument aucune putain d'idée sur ce qu'il essaye de surveiller, mais sait-on jamais, ça pourrait s'avérer utile. Si on se fait agresser par des musaraignes."
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, quatrième entréeJ'ai[-----------------------------------------------]E-Rahl-Manok et pénétré dans un bâtiment qui semblait être une chapelle. Je m'étais attendu à sa grandeur, mais elle m'a tout de même époustouflé.
Ses murs étaient couverts de fresques colorées que le temps n'avait pu ternir, d'exquises arabesques et de motifs ocre, or, blanc. Elles décrivaient des scènes étranges, mystiques et e[-----------------]grandes silhouettes noires aux visages ro[------------------------]. Des lumières vives, des couleurs singulières, une imagerie épurée aux lignes franches [-------------]
Plus que tout, le plafond était ma[--------------------]contemplé les figures peuplant cette voûte avec un émerveillement tout particulier, évitant comme je le pouvais de piétiner leurs visages fabuleux de mes bottes de voyage crasseuses. Ô gloire passée perdue! Il y avait, dans ces idoles païennes, une grâce et une majesté[--------------------------------------]rement constatée dans les figures religieuses[-------------------------]é des doigts certains portraits animaux, j'en ai copié la majorité avec la minutie que la vieillesse offre. Certains avaient été vandalisés, et la raison de ce sabotage ciblé alors que les autres figures étaient intactes m'obnubilant[--------]st-ce que les cases numéro 7, 8 et [--] avaient été vandalisées[----------------------------------]éro 13 aussi me taraudait, vierge, pure, comme si le sculpteur n'avait pas su quoi en faire.
Contre toute attente, la case qui m'a appelé ne fut pas une figure de grâce, de beauté o[-----------------] C'était une des rares silhouettes à présenter une certaine laideur, une grossièreté[------------------------------------------------------------------------]uche d'un éclaireur voûté tenant une lanterne, et soudainement, il m'est apparu, immense, sombre et incroyablement réel.
Il n'a pas dit mot. Le visage dissimulé sous sa capuche, il s'est simplement penché sur moi et m'a tendu une pierre en étoi[--------------------------------------------------------------------------------]ens de son odeur : il sentait le sel, la marée et la vase. Ses ongles étaient sombres, longs et recourbés, sa peau blafarde teintée de bleu et de vert, et la pierre reposait sur un lit de sable et de vieille algue.
Il a disparu. J'ai cru avoir rêvé, mais la pierre[--------------]ume. Connie, Ivhih'a et E-Rahl-Manok ont pénétré dans la chapelle et m'en ont extrait prestement, m'expliquant que la terre avait tr[-----------------]is rien senti. J'ai le sentiment d'avoir découvert quelque chose, d'avoir par hasard mis la main sur quelque chose de plus vivace qu'un vieux souvenir. Pour une raison que j'ignore encore, ma présence a fait bouger certains antiques rouages et réveillé une ville fantôme.
Ce soir, j'étudierais la pierre.
Journal de voyage de Connie
- Spoiler:
- "Dédé nous a collé une bonne petite flippe aujourd'hui.
On était en train de jouer, enfin. J'essayais d'attirer le Ihvih'a dans un jeu, mais il est encore tout fébrile, le pauvre chou. Cornes-Brumes l'embouché surveillait les champignons, parce qu'on ne sait jamais hein, des fois qu'ils décident soudainement de lancer une révolution ultra-localisée contre nos orteils. Faut pas déconner avec les champignons.
Puis d'un coup, le sol a tremblé. Et le plafond. Et nous. J'ai lâché mon gobelet et mes dés se sont éparpillés. Ivhi a couiné, Cornes-Brumes a fait un bond de fouine dopée à l'acide. Le vieux, pas en vue. On l'a cherché, au cas où on doive décamper dare-dare, mais pas moyen de foutre la main dessus. Le con était resté au plafond.
La chapelle a grincé, plié, et j'avoue, j'ai eu quelques sueurs froides. Si Dédé s'écrasait, comment on allait être payés?
Heureusement, la chapelle a tenu. Pas Dédé. J'ai dû le porter dehors avec le chat, il comprenait rien. Alors Cornes-Brumes l'entube l'a cale pres du feu avec un the, et il n'a pas bouge depuis. La il prends plein de notes en observant un caillou bizarre qu'il a dû trouver pendant la tremblotine, un genre d'étoile rouge avec je-ne-sais combien de branches, rouge au coeur et dore au bout.
J'ai pas retrouvé mon huitième dé."
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, cinquième entrée.
- Spoiler:
- La pierre qui m'a été confiée est d'une beauté incongrue. D'un sombre rouge, en étoile au branches dorées multiples que personne n'arrive à compter, elle dégage une tiédeur presque humaine. Si je plisse l'oeil, je peux distinguer en son sein une brume sombre, mouvante en son sein, d'un bleu vert sombre et impénétrable.
Je l'ai montrée à Connie, mais elle n'a pas eu l'air plus intéressée que ça. E-Rhal-Manok m'a conseillé de la conserver à l'abri le temps qu'il interroge la forêt à son sujet. J'ai d'autres projets.
Appelez-ça de la folie, ou l'accès sénile d'un vieux fou en manque de frissons : j'ai décidé de suivre les instructions de l'éclaireur silencieux. Contre l'avis de E-Rahl-Manok, j'irais gagner la fosse avec cette pierre en poche pour demander des réponses. Je sens cette entité chargée d'histoire, et si j'ai été appelé quelle qu'en soit la raison, je me dois de répondre.
Il se peut que j'ai enfin un rôle important.
Journal de Connie
- Spoiler:
- "Au treizième jour, c'est parti en cacahuètes.
Dédé, après avoir pris une journée de repos dans son duvet, à fixer la pierre comme un débile et noter des trucs sur un carnet, a insisté pour retourner dans la chapelle. Cette fois, on l'a escorté.
Je n'sais pas comment il tenait debout sur ce genre de terrain d'ailleurs, autant sur la terre plate il tremblait comme une feuille, autant ici, au milieu des voûtes et sur le plafond incurvé, l'était vif comme un cabri. Une vraie sauterelle, j'te dis.
Bref. Il avait cette pierre, là, l'étoile rouge et or, en main. J'm'étais posée avec le chat pour faire un perudo, puis Cornes-Brumes s'est adossé à un mur. On s'était dit, bien, tranquille, il va fouiner et tout va bien s'passer.
Ben non. L'a fallu qu'il foute ses gros doigts je n'sais où. Il a posé la pierre au centre de la voûte, et pour je n'sais quelle idée débile, il l' écrasé du talon. Bam.
Le sol a tremblé, les murs ont gémi et hurlé. Ca craquait de partout, on s'est accrochés, j'ai crié. Dédé, il était debout au centre, il n'avait absolument rien à carrer de ce qu'il s'passait autour.
A partir de là, j'ai pas tout vu. Cornes-Brume m'a accroché, j'me suis accrochée, et il a claqué un genre de dôme brillant autour de nous, puis la fleur de son bâton brillait. Les pierres sous nos pieds se sont défaites, on a chuté. J'ai hurlé, encore, et le tout petit Cornes-Brumes, la Mère soit louée, il m'a tenue et a ralenti notre chute avec des baragouins et gesticulations.
On a atterrit au milieu des gravats, pas gentiment, mais vivants. Le chat était en sale état, il avait pris une pierre sur la hanche. On a dû le repatcher vite, mais il couinait, le pauvre, et honnêtement j'le comprends. D'un coup, il faisait noir, noir de chez noir autour, avec une odeur de sel et de vieille vase, et des bruits bizarres, genre d'énormes bestioles qui rôdaient autour de nous.
Dédé, lui, il était debout au milieu des gravats, le nez levé vers un grand type en cape dégueulasse, du genre verdâtre moche, humide et pleine de coquillages, qui dégoulinait sur le sol dans une grosse flaque pleine d'algues. Cornes-Brumes, il a dit un truc à propos d'un plan ou truc du genre. Il chopé Dédé par le col, posé un pied sur le chat et m'a dit de choper un truc si j'voulais pas rester sur place. Et bizarrement, j'voulais pas rester sur place. Alors j'ai chopé une corne, il a grogné, puis levé son bâton et poussé dans l'vide avec.
D'un coup, les ténèbres sont parties, et les sons, et les odeurs de mer et de sel avec. On était toujours au même endroit, mais j'aurais juré, vraiment juré, qu'on venait de quitter une zone de guerre. Dédé baragouinait.
J'ai attaché le chaton sur mon dos, Cornes-Brumes a traîné le Dédé, et on est remonté à la surface pour monter un bivouac.
Dédé a passé la nuit à couiner."
Journal de voyage en Sombrelinceuil deEdouard Crevier, 6ième entrée.[/color]
- Spoiler:
- J'ai fait une énorme erreur. Je crois avoir libéré quelque chose de sombre, de vicieux et [------------------------------------------------------------------------] ont rien vu de ma conversation avec celui que j'aime appeler Sil[----------------------------------------------------------------]smet des choses, des impressions, des messages. Il n'avait lui-même pas l'air méchant, mais il avait peur. Et honnêtement, quand un si grand personnage craint quelque chose, j'ai te[---------------------]timent.
Il avait l'air triste. Désolé. Co[------------------------------------------------------------------------------------------]beaucoup trop en une fois. Quand je suis revenu à moi, on était dans le sous-bois. Connie faisait une pa[-------------------------------]surprise, E-Rahl-Manok, et je me suis dit que si seulement ils pouvaient laisser de côté leurs préjugés ils feraient de bons amis, tous les trois.
J'ai voulu attirer leur attention. Connie n'a pa[-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------]up trop gentil, ce Ivhih'a, étant donné que c'est potentiellement de ma faute s'il est handicapé.
E-Rahl-Manok m'a expliqué qu[---------------------------------------------------------------------]es esprits n'étaient plus favorables à ma présence, et qu'il me fallait rentrer, quitter le forêt et abandonner ma quête. Je n[---------------------------------------------------------------]
Nous avons plié bagage. J'ai payé [---------------------------------------------------------------------------]us jamais remettre les pieds dans sa forêt. Je crois qu'elle m'en voulait, pour Ivhih'a.
Le vol de retour vers [-----------------------------]
Journal de Connie
- Spoiler:
- "Le vieux a mis trois jours à se réveiller.
En attendant, Cornes-Brumes tire-bouchonné et moi avions décidé (sans se caler mutuellement une dague dans les reins, c'est dire!) de bivouaquer en attendant que Dédé n'se réveille ou claque, au choix. Impossible de crapahuter dans cette partie de la cambrousse en sécurité avec un blessé et un inconscient.
Cornes-Brumes a tenté d'le soigner, le chaton. Il sourit beaucoup et joue aux dés avec moi, mais j'vois bien que ça ne va pas, il pose pas l'pieds au sol, jamais, et sa jambe est toute raide. Il dit qu'c'est parce qu'il préfère comme ça, mais mon cul sur la commode, tiens.
L'vieux se trémousse, gigote, gémis. Je crois qu'il passe un sale quart d'heure. Ca lui apprendras. On est pas assez payés pour finir estropiés, j'te l'dis. Dès qu'il se réveille, je lui colle une tangente à en décoller les papiers peints, crois moi qu'il va s'en souvenir. S'il y survit."
Journal de voyage de Connie
- Spoiler:
- "J'ai rêvé d'étoiles.
C'tait bizarre. J'm'endormais au matin comme d'hab', puis paf! Je m'réveille, au milieu du ciel, genre, en plein milieu avec les étoiles et tout. En soi, c'beau hein, ça je me plains pas. Mais y a cette sensation horrible, cette saloperie de sentiment à la con qui me rends dingue. Je cours.
Ivhi m'a réveillé. Il m'a dit qu'je gémissais. Si j'allais bien? Ouiiiiii impec', j'ai juste l'impression que ma conscience a décidé que ma vie, c'est d'l'a merde et qu'autant s'jeter sous la roue d'un moulin en période de crue. Mais sinon, nickel! T'en as d'autres comme ça chaton?
Bon. En vrai, j'y ai pas dit. L'pauvre, il a déjà bien assez à faire avec sa jambe folle. Il arrive à s'traîner debout maintenant, mais avec une béquille, aka moi, puis pas longtemps hein! Autant dire qu'il ira pas bien loin.
M'enfin bref. J'devrais vraiment rentrer à la maison."
Journal de voyage de Connie
- Spoiler:
- "Chaton peut s'déplacer avec une canne, maintenant. Alors ni une, ni deux, on a pris nos cliques et nos claques, et adieu les sylvains! Bon débarras. M'est avis qu'ils étaient presque aussi contents que nous.
Adieu, marécage qui pue rempli de tortues idiotes! J'ai rarement été aussi heureuse d'me retrouver sous le couvert d'la forêt. J'te dis!
Evidemment, on a pas pu aller chez moi directement, hein. J'veux dire. Essaye de te déplacer avec une canne à Sombrelinceuil, tu vas pas être déçu de voyage, juré!
Du coup, on a fait des étapes. Eeeevidemment, j'aurais sans doute pu lâcher l'chaton sur le chemin et au r'voir pépère, à la prochaine! Mais bon. L'aventure forge les liens, n'est-ce pas? J'connais quelques soigneurs très, très compétents par chez moi, et qui feront vraiment d'leur mieux pour lui retaper sa hanche, pas comme ces débiles fesses-pâles de Gridaniens.
Cette fois donc, on crèche chez ma pote Prudence. Une Druide d'chez nous, bizarrement nulle en magie, mais elle passe son temps à jouer avec les machins de l'eau là, apparemment. Ca n'la dérange pas, elle vis de culture et tout. Elle a regardé sa hanche, mais c'pas d'son ressort."
Journal de voyage de Connie
- Spoiler:
[quote]Cette fois, après une nuit de campement affreux sous les racines d'un saule, on s'est arrêté pour passer un moment chez ma cousine Laureline. Une chouette dame, un poil plus jeune qu'moi mais on s'est toujours bien entendues. Elle est chouette, Laureline. Toujours l'mot pour rire, la langue bien pendue, tu lui marche pas dessus, à elle. Puis quand elle fait quelque chose, elle le fait jusqu'au bout.
C'est fou comme le temps passe. Sa gamine a déjà onze ans. Une femme miniature. C'dingue. T'y crois? J'la tenais dans mes bras toute petite déjà, avec ses p'tites bouclettes argent et ses yeux gris clair. Par contre, ouais, toujours pas d'père en vue. Sacrée Laureline. Un jour, j'lui présenterais des mecs, des vrais, qui sait?
Evidemment, un festin qu'elle nous a fait. Hé, c'est la famille. On prends soin d'la famille. On a bien dormi, cette nuit-là./quote]
Journal de voyage de Connie
- Spoiler:
- J'ai tué Laureline. Elle a tenté de tuer la p'tite Cass', alors j'l'ai tuée. J'ai même pas fait exprès, je voulais juste l'empêcher. Mais c'est fait, elle est morte.
Le chaton, la mioche et moi avons foutu le camp dans la foulée.
Journal de voyage de Connie
- Spoiler:
- J'écris au sec, dans ma caverne.
J'ai installé le chat et la petite Cass' ensemble. Il sait s'y prendre, avec les gosses. Pas moi. J'sais pas faire. J'veux dire, avec ma Coraline, ok, elle a que trois ans. Ca bouffe, ça chie, ça pleure, c'pas compliqué. Mais la gamine là, elle en a onze, et elle a faillit se faire buter par sa propre mère avant de la voir crever.
J'sais pas faire. Personne sait faire. Alors ouais, j'refile la patate chaude au chaton, mais l'est beaucoup plus chouette que moi avec elle. Puis j'ai buté sa mère, merde. J'arrive même pas à aligner deux mots devant elle sans avoir envie d'gerber.
Putain Laurel. Pourquoi t'as fait ça, bordel? J'comprends pas. Qu'est-c'qu'il t'a pris, d'essayer de fracasser le crâne de ta propre gamine alors qu'on pionçait sous ton toit? Tu l'aimais, ta gosse. J'le sais, j'l'ai vu, j'veux dire. Tu l'a éduquée toute seule, tu l'as portée, aimée. J'comprends pas. Elle comprends pas non plus. Personne comprends, surtout pas moi.
Maintenant, j'dois m'occuper d'une pré-ado en plein trauma alors que j'suis moi-même en pleine crise.
J'suis perdue, Laurel.
Journal de voyage de Connie
- Spoiler:
- J'en pouvais plus d'la grotte, alors j'suis retournée chez Laureline. Ca fait des jours, des jours que la p'tite ne dit plus rien, m'évite comme la peste et pleure pendant que tout le monde dort. J'l'ai retrouvée devant l'âtre une fois, elle a hurlé et a pris la fuite. Chaton m'a engueulée derrière, alors merde, j'ai fugué comme une ado.
Fin pas vraiment, j'veux dire. C'est encore chez moi. Mais T'vois le genre? J'me sens mal ici. C'est étouffant, toute cette angoisse. Moi aussi j'suis en deuil, mais personne a l'air d's'en soucier. Après tout, c'moi qui t'ai tué, Laurel, hein?
Putain.
Evidemment, la baraque empestait. On est parti genre, très très vite, pas eu le temps de s'occuper du corps. Ma pauvre Laurel, tu te serais vue. J'l'ai enterré derrière l'arbre, le gros frêne près de la petite mare plus au sud. J'ai essayé d'faire une pierre tombale, mais j'suis nulle pour ça. Mon boulot, c'est d'taper les gens, pas la pierre.
Tu me manques, Laurel.
Journal de voyage de Connie
- Spoiler:
- J'suis restée trois jours chez Laurel et Cassie.
La maison était comme avant, à part l'odeur. Y avait encore le linge étendu dehors. Un peu gris-vert à force de traîner là, mais c'était bizarre. Comme une maison fantôme. M'j'aime bien, t'vois.
Pendant qu'j'étais là, j'ai réfléchis. Les rêves d'étoiles, ce piaf noir-mauve au grand bec en demi-lune chelou, le miroir. C'est vachement récurrent, quand même. Ca doit avoir une signification, un truc. J'sais qu'il y a des types qui lisent les rêves, j'me demande si ça marche. Au pire, j'aurais perdu un peu de thune? Mais ça m'enquiquine quand même, j'veux dire. C'est pas commun.
Fin. Fallait bien qu'je rentre. Coraline ne va pas s'élever toute seule après tout, hein? Puis avec un peu d'chance, l'chaton a calmé la p'tite, un peu. J'sais pas trop quoi en faire, mais j'suppose que je vais la garder, hein. Si elle est d'accord. M'enfin, pas comme si elle avait beaucoup de choix, la nouvelle femme de son oncle est une conne finie et pas moyen qu'la laisse aller vivre chez cette fanatique des esprits.
J'suis rentrée. J'm'attendais à la tronche en biais du chaton, après tout j'l'ai laissé gérer seul deux gosses sans rien dire. Dont une en trauma. Donc ouais, il était un tantinet chié, ouais. Boarf.
Par contre, j'm'attendais pas à voir ce fumelard de Cornes-Brumes dans MON canapé, bordel.
Journal de voyage de Connie
- Spoiler:
- Ouais, j'aime le suspens. Bon, pour être tout à fait franche, quand j'ai vu ce petit con cornu, j'ai fait demi-tour et j'suis allée au stand de tir. Ha mais. Il m'a emmerdé avec ses délires lèche-mousse et fanatique des petites fleurs pendant des jours quand on se coltinait Dédé, il pouvait pas retourner faire mumuse avec la fleufleur de son bâton et parler aux cailloux? Putain, mais j'ai vraiment le monde entier qui s'est ligué pour me casser les couilles.
Alors bon, déjà, première chose : le faire poireauter. Donc ouais, j'ai laissé passer deux jours. Ca lui apprendra à s'pointer chez les gens sans prévenir. Puis même en prévenant hein, c'est chez moi, il a rien à y foutre.
Mais comme évidemment, hein, il s'cassait pas (ç'aurait été beaucoup, beaaaaaaucoup trop facile.) j'ai dû aller lui causer. Lui d'mander de se casser déjà, puis éventuellement c'qu'il foutait là.
Tiens-toi bien ma grande : il voulait que j'le suive à Ul'dah. HA! Pas question. Genre vraiment, vraiment zéro chance, que je lui ai dit. Sauf qu'ensuite, il a parlé d'un truc chelou qui s'passait depuis la chute de Nécropole dans la grotte là. De gens qui perdaient soudainement la boule. Sans que personne ne comprenne d'un coup.
Ouais. Tu vois où j'veux en venir? Là.
Donc j'avoue, là. J'ai écouté. Il pense que Dédé a fait une grosse connerie, sans trop savoir quoi. Il a fouiné les archives relatives à la cité suspendue là mais, devine quoi? Rien. Nada. Que dalle. Tous les dossiers ont disparu, d'un coup, comme ça. Plus rien. Pouf.
Ca commence à faire beaucoup de coïncidences, d'un coup. J'lui ai dit d'rester la journée pour qu'on en discute un peu plus. J'ai pas dit oui! J'vais juste réfléchir.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, septième entrée.
- Spoiler:
- Je rouvre ce journal car j'ai reçu aujourd'hui une visite étonnante. Quelques six semaines après mon retour de Sombrelinceuil, un étrange visiteur a frappé à ma porte.
Je n'espérait jamais revoir E-Rahl Manok, et surtout pas en dehors de sa forêt. Mais il était là, debout dans la neige, devant ma porte. Je l'ai invité à entrer, évidemment. Bien que notre séparation se soit déroulée dans des circonstances tendues, il a toujours été patient avec moi. Malgré les apparences, son grand âge l'avait doté d'une sagesse et d'une douceur digne d'un grand-père affectueux.
Nous nous sommes installés autour d'un thé. Il n'a pas pipé mot, au début. Puis il m'a dit qu'il était venu pour une urgence. Il m'a sommé de décrire en détail mon expérience dans la ville renversée. Ce que je lui ai raconté l'a laissé songeur.
Il m'a dit qu'il avait besoin de ma présence à Gridania. Moi, simple fabriquant de jeux de société, il avait besoin de mon aide. Je me suis douté que ça concernait sans doute notre expédition, un mois et demi plus tôt, dans les profondeurs de la forêt. Que pouvais-je faire d'autre? J'ai accepté de le suivre.
Nous avons décollé d'Ishgard le soir même.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, huitième entrée.
- Spoiler:
- Etrangement, nous n'avons pas été à Sombrelinceul mais à la grande Ul'Dah, la cité de l'opulence et de tous les excès. Je dois l'avouer, c'est une destinatination[---------------------]nté en un autre temps, lorsque j'étais plus jeune et téméraire. Mais les années tarrisent un homme, et cette procession per[-----------------------]seurs, marchands et crieurs publics, ce bro[----------------------------]guait.
J'ai demandé à E-Rhal-Manol ce que nous faisions là. Il m'a répondu qu'en raison de mon bannissement de Sombrelinceuil, il a choisi cette destination afin de nous rassembler [------------------]ous?
Oui, nous. Nous avons gaggné[--------------------------------------------------------------------]i eu l'occasion de revoir des visages bien connus. Connie, avec son éternelle mine boudeuse. Ivhih'a et son sourire contagieux. Je ne sais ce qu'il s'est passé pendant[-----------------------------------------------------------------]approchés. Connie est perpétuellement aux côtés du Miqo'te pour l'a[------------------------]ent. Il se déplace avec une canne, à présent, ce qui est un immense progrès, bien que de l[------------------------------------]ur.
E-Rhal-Manok nous a invité à prendre chacun une chambre car le lendemain serait une journée remplie. Il y avait des r[-----------------------------------------------]Thannalan.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, neuvième entrée.
- Spoiler:
- Cauchemard. Je rêve de sel et de mer profonde. De solitude. Il revient me voir, le solitaire qui sent la marée. Il m'indique une direction de sa lanterne. Je regarde, et ne vois que les ruines englouties d'une cité brisée. Puis tout cesse. Tout s'embrouille. Tout se voile.
Ca n'avait l'air de rien, mais lorsque je me suis réveillé, j'ai trouvé entre mes mains, illuminant la pièce comme une torche bleue, une Marimo luisante. Chose étrange, elle n'était pas morte, pas sèche alors qu'elle était hors de l'eau, en plein désert. Je la garde avec moi, et elle ne semble pas souffrir de la chaleur. Je ne peux m'empêcher de repenser à mon étrange rencontre avec celui qui doit être, si nous recoupons ce que nous avons noté sur les fresques, l'Ermite. Serait-ce un cadeau?
Je soupçonne E-Rahl-Manok d'avoir eu une rencontre secrète, lui aussi. Bien qu'il ne nous l'ait pas montré, je l'ai aperçu ranger sous son pull deux immenses plumes noires accrochées à une chaîne, avec un motif de clef blanche imprimée dessus.
J'ai du mal avec les deux enfants qui accompagnent Connie, néanmoins. Je comprends mal pourquoi nous devons les emmener avec nous. J'ai tenté de la persuader de les confier à une nourrice ici, mais rien à faire : elle ira là où les enfants iront, point final.
La petite Cassie est une enfant lugubre. J'ignore ce qu'il s'est passé lors de mon bannissement de la forêt, mais elle a dû voir des choses difficiles. Elle garde le silence, toujours cachée sous un chèche noir, et passe la quasi totalité de son temps à câliner la petite Coraline.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, onzième entrée.
- Spoiler:
Nous avons perdu la petite Coraline. Ce matin, alors que nous nous levions, elle n'était plus là. Connie était devant l'âtre, son bras autour des épaules de la petite Cassie, et pas de Coraline à l'horizon. La petite crépusculaire fredonnait tout bas, blottie contre notre mercenaire attitrée. C'était la première fois que j'entendais sa voix. Elle était tellement, tellement triste, cette toute petite voix.
Elles sont restées là un moment, ensemble. Nous n'avons pas voulu les déranger, alors elle a continué à chanter sa comptine. Je ne me souviens plus des paroles exactes, mais il était question d'une libellule. Je lui demanderais de m'apprendre, plus tard.
Cassie est remontée dans sa chambre et n'en est plus sortie. Avec la délicatesse et le tact qui caractérisent Connie, elle nous a annoncé que sa fille avait rendu l'âme dans la nuit, et qu'elle l'avait déjà confiée au crématorium pour les derniers rites. Ca nous a fait un choc.
Malgré la dureté avec laquelle elle nous a annoncé la nouvelle, je ne crois pas qu'elle soit aussi inaffectée qu'elle n'essaye de nous le faire croire. Elle avait encore la voix rauque. Mais c'est Connie, elle est ainsi, je crois. Elle ne s'ouvre pas à nous.
Ou du moins, pas à moi.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, douzième entrée.
- Spoiler:
- Notre arrivée à Ishgard est passée inaperçue. Nous avons débarqué en pleine nuit, pour le confort de nos deux camarades nocturnes, et avons rapidement gagné ma fabrique. Le froid était très inconfortable pour ces deux-là, alors nous les avons laissé gagner la chambre déjà chauffée et sommes restés, E-Rahl Manok et moi, à discuter de notre prochaine destination.
C'était un peu au sud-est, près de la cascade gelée. Lorsqu'on pose des cordes et descend le long de cette paroi abrupte, on arrive sur une entrée de pierre qui brise la continuité de la glace. J'avais déjà aperçu cette singularité et, par curiosité dans ma jeunesse, nous y étions allés avec des amis. Je me souviens d'avoir été naïvement émerveillé par les fresques de ce petit temple païen caché au coeur même des terres de Halone. En y repensant, j'aurais dû sans doute signaler cet endroit au clergé afin qu'il s'occupe de le démanteler.
Nous avions pu vaguement faire un tour, trois jeunes bourgeois curieux munis de torches et de beaucoup de témérité. Cependant nous étions téméraires, pas suicidaires. Les échos d'une attaque de dravaniens nous on bien vite fait décamper de l'étrange endroit, et nous n'avons conservé de cette étrange escapade qu'un vague souvenir de jeunesse.
A présent, j'y retourne, accompagnés d'autres personnes que je ne considère pas comme mes amis. Le destin est un enfant facétieux, parfois.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, entrée inconnue, période à établir.
- Spoiler:
- Ils ont pendu Connie.
Quand nous sommes revenus aux camps, elle était là. Non pas assise sur un rocher comme elle l'avait promis, à surveiller les environs, mais accrochée à un petit arbre tordu, se balançant au bout d'une corde.
Je le savais. J'aurais dû le savoir. Hérétique, ils murmuraient. Oui, elle ne priait pas Halone. Qu'est-ce que ça change? Merde, ils ont attendu qu'elle soit seule pour la pendre. Ils ne l'ont même pas affrontée ou assassinée. Ils ont attaché ses mains et ses pieds, mis un sac sur sa tête et hissée à un arbre aux abords de notre campement. E-Rahl-Manok l'a examinée et a retiré le sac lorsqu'on l'a descendu.
C'était parfaitement horrible. Sa peau, sa jolie teinte mauve pâle était marbrée de bleu et de vert et la neige s'était accumulée sur son visage bouffi. Elle a agonisé longtemps. Trop légère, son poids ne l'a que lentement étranglée selon lui. Je l'imagine, s'agitant sur sa branche avec toute la rage qui la caractérise.
Ils l'ont accrochée là et laissé crever. Les salauds.
Et sa pauvre nièce. Elle a poussé un cri et s'est effondrée. Qui pourrait lui en vouloir? Elle a déjà perdu sa mère et sa cousine dans des circonstances atroces, et maintenant sa tante? Bons Dieux! C'est cruel. C'est trop cruel.
Ô Douze miséricordieux. Pourquoi infliger à vos enfants de telles tragédies? Comment une telle cruauté peut-elle être digne d'un être humain? J'ai vu des animaux agir avec plus de dignité qu'un homme.
Stupides. Stupides stupides stupides. Stupide jeu. Stupides concept. Stupides hommes. Stupide moi.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, seizième entrée.
- Spoiler:
- C'est étrange. Les choses changent soudainement, nous n'y sommes jamais vraiment préparés. Surtout dans le cas d'un décès. Ce matin encore, je me suis tourné pour demander à Connie où elle en était avec la cartographie de la crevasse.
Evidemment, elle n'était pas là. Nous l'avons brûlée et confié ses cendres à sa nièce, afin qu'elle puisse les ramener chez elle une fois que nous en aurons fini avec tout ça. La petite ne pleure plus et reste prostrée près du feu. Ivhih'a reste souvent avec elle, jouant avec un des maudits dés de notre amie disparue.
A présent que le Chariot est bien rangé dans son écrin, au chaud dans le manteau de E-Rahl-Manok, il ne nous reste plus qu'à mettre a justice dans le même état, et nous en aurons fini. Nous n'avons cependant pas encore décidé du personnage que nous allons sacrifier. C'est un peu, entre nous, un sujet tabou. Nous avons chacun reçu la bénédiction d'un parent attentif, tendre et chaleureux. Je me doute que le choix sera cornélien. On veut tous libérer notre Père.
Avec ce qu'il est arrivé à Connie, nous n'avons plus aucun doute : la Justice est bel et bien à Ishgard, elle est proche et menacée. Et elle a totalement raison.
Elle n'aurait pas dû faire ça. J'étais prudent jusqu'ici, mais ça ne sera plus le cas. Connie n'a pas mérité son sort, la petite aurait dû garder sa tante. C'est devenu une question de rétribution. Ironique, quand on cherche à mettre un terme à la Justice.
Nous trouverons une personne capable d'être reconnue comme son enfant et nous pourrons enfin mettre un terme à cette histoire. Retrouver nos vies d'avant, pour ceux qui le peuvent. Je ne sais pas quand est-ce que je pourrais prier à nouveau. Bientôt, peut-être, lorsque l'ombre du deuil nous aura quitté et que cette sombre épopée ne sera plus qu'un vague souvenir. Je l'espère.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, seizième entrée.
- Spoiler:
- Halo[--], je ne peux plus. C'est fini. E-Rahl-Manok nous a quitté, lui aussi. Ils ont mit le feu à notre hôtel pendant que Cass[-------]t moi étions partis faire des courses. La colonne de fumée aurait dû m'avertir, mais ça?
Cassie et moi nous sommes dissimulés dans la foule, et je n'ai pu qu'impuissant contempler les flammes, et les visages exhaltés, et les poings levés des badaux qui hurlaient "Mort au Dravanien!"
Mort au Dravanien.
Pour une fichue paire de cornes un peu trop épaisses.
Halone, je me demande. Si tu nous regardes. Si ces massacres te laissent indifférente. Halone, l'as-tu condam[--] pour une raison que je ne peux comprendre, moi, pauvre mortel, ou n'en as-tu simplement rien à faire de nous? Je n'entends plus ton appel, pas plus que je n'entends celui d[--------]. La Marimo qu'il m'a offert a séché, et est morte.
[--]stice.
Justice, je sais que c'est de ton fait. Je te vois, tout le temps. Tu nous élimines un par un, comme des fourmis, et tu jubiles, parce que tu crois déjà avoir gagné. Mais ça, ça. Tu te trompes lourdement. Avec ou sans ton enfant, demain, je t'affrontes. Demain, je te tue.
J'aurais ta peau, Justice.
Dernière édition par Armell Grégeoix le Sam 25 Jan - 20:19, édité 13 fois
Strap Lan- Messages : 70
Date d'inscription : 18/05/2018
Re: [document] Analyse des journaux
Douzième entrée du journal d'Edouard Crevier :
Nouvelle entrée du journal d'Edouard Crevier, numéro inconnu :
8ième entrée du journal d'Edouard Crevier :
Ajout également des dernières traductions de Vaevianne accessible ici : https://rouage-etherique.forumactif.com/t258-document-traduction-d-un-journal
Notre arrivée à Ishgard est passée inaperçue. Nous avons débarqué en pleine nuit, pour le confort de nos deux camarades nocturnes, et avons rapidement gagné ma fabrique. Le froid était très inconfortable pour ces deux-là, alors nous les avons laissé gagner la chambre déjà chauffée et sommes restés, E-Rahl Manok et moi, à discuter de notre prochaine destination.
C'était un peu au sud-est, près de la cascade gelée. Lorsqu'on pose des cordes et descend le long de cette paroi abrupte, on arrive sur une entrée de pierre qui brise la continuité de la glace. J'avais déjà aperçu cette singularité et, par curiosité dans ma jeunesse, nous y étions allés avec des amis. Je me souviens d'avoir été naïvement émerveillé par les fresques de ce petit temple païen caché au coeur même des terres de Halone. En y repensant, j'aurais dû sans doute signaler cet endroit au clergé afin qu'il s'occupe de le démanteler.
Nous avions pu vaguement faire un tour, trois jeunes bourgeois curieux munis de torches et de beaucoup de témérité. Cependant nous étions téméraires, pas suicidaires. Les échos d'une attaque de dravaniens nous on bien vite fait décamper de l'étrange endroit, et nous n'avons conservé de cette étrange escapade qu'un vague souvenir de jeunesse.
A présent, j'y retourne, accompagnés d'autres personnes que je ne considère pas comme mes amis. Le destin est un enfant facétieux, parfois.
Nouvelle entrée du journal d'Edouard Crevier, numéro inconnu :
Ils ont pendu Connie.
Quand nous sommes revenus aux camps, elle était là. Non pas assise sur un rocher comme elle l'avait promis, à surveiller les environs, mais accrochée à un petit arbre tordu, se balançant au bout d'une corde.
Je le savais. J'aurais dû le savoir. Hérétique, ils murmuraient. Oui, elle ne priait pas Halone. Qu'est-ce que ça change? Merde, ils ont attendu qu'elle soit seule pour la pendre. Ils ne l'ont même pas affrontée ou assassinée. Ils ont attaché ses mains et ses pieds, mis un sac sur sa tête et hissée à un arbre aux abords de notre campement. E-Rahl-Manok l'a examinée et a retiré le sac lorsqu'on l'a descendu.
C'était parfaitement horrible. Sa peau, sa jolie teinte mauve pâle était marbrée de bleu et de vert et la neige s'était accumulée sur son visage bouffi. Elle a agonisé longtemps. Trop légère, son poids ne l'a que lentement étranglée selon lui. Je l'imagine, s'agitant sur sa branche avec toute la rage qui la caractérise.
Ils l'ont accrochée là et laissé crever. Les salauds.
Et sa pauvre nièce. Elle a poussé un cri et s'est effondrée. Qui pourrait lui en vouloir? Elle a déjà perdu sa mère et sa cousine dans des circonstances atroces, et maintenant sa tante? Bons Dieux! C'est cruel. C'est trop cruel.
Ô Douze miséricordieux. Pourquoi infliger à vos enfants de telles tragédies? Comment une telle cruauté peut-elle être digne d'un être humain? J'ai vu des animaux agir avec plus de dignité qu'un homme.
Stupides. Stupides stupides stupides. Stupide jeu. Stupides concept. Stupides hommes. Stupide moi.
8ième entrée du journal d'Edouard Crevier :
Journal de vo[---------------------]elinceuil de Edouard Crevier, huitiè[---]trée.
Etrangement, nous n'avons pas été à Somb[--------------------------------------------------]a grande Ul'Dah, la cité de l'opu[-----] et de tous les excès. Je dois l'avouer, c'est une destinati[----------------------------]nté en un autre temps, lorsque j'étais pl[-------]e et téméraire. Mais les ann[-------------]risent un h[---]e, et cette procession per[-----------------------]seurs, marchands et crieurs publics, ce bro[----------------------------]guait.
J'ai de[---]dé à E-Rhal-Ma[---] ce que nous faisions là. Il m'a répondu qu'en raison de mon ban[--------------]mbrelinceuil, il a choisi cette destination afin de no[---------]ssembler [------------------]ous?
Oui, nous. Nous avons gag[------------------------------------------------------------------------]i eu l'occasion de revoir des visages bien connus. Connie, avec son éternelle mine boudeuse. Ivhih'a et son sourire contagieux. Je ne sais ce qu'il s'est passé pen[------------------------------------------------------------------------]approchés. Connie est perpétuellement aux côtés du Miqo'te pour l'a[------------------------]ent. Il se déplace avec une canne, à présent, ce qui est un immense progrès, bien que de l[------------------------------------]ur.
E-Rhal-Manok no[---------]ité à prendre chacun une cham[------------------------]ain serait une journée remplie. Il y avait des r[------------------------------------------------------]nalan.
Ajout également des dernières traductions de Vaevianne accessible ici : https://rouage-etherique.forumactif.com/t258-document-traduction-d-un-journal
Strap Lan- Messages : 70
Date d'inscription : 18/05/2018
Re: [document] Analyse des journaux
Nouvel ajout :Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, Seizième entrée.
C'est étrange. Les choses changent soudainement, nous n'y sommes jamais vraiment préparés. Surtout dans le cas d'un décès. Ce matin encore, je me suis tourné pour demander à Connie où elle en était avec la cartographie de la crevasse.
Evidemment, elle n'était pas là. Nous l'avons brûlée et confié ses cendres à sa nièce, afin qu'elle puisse les ramener chez elle une fois que nous en aurons fini avec tout ça. La petite ne pleure plus et reste prostrée près du feu. Ivhih'a reste souvent avec elle, jouant avec un des maudits dés de notre amie disparue.
A présent que le Chariot est bien rangé dans son écrin, au chaud dans le manteau de E-Rahl-Manok, il ne nous reste plus qu'à mettre a justice dans le même état, et nous en aurons fini. Nous n'avons cependant pas encore décidé du personnage que nous allons sacrifier. C'est un peu, entre nous, un sujet tabou. Nous avons chacun reçu la bénédiction d'un parent attentif, tendre et chaleureux. Je me doute que le choix sera cornélien. On veut tous libérer notre Père.
Avec ce qu'il est arrivé à Connie, nous n'avons plus aucun doute : la Justice est bel et bien à Ishgard, elle est proche et menacée. Et elle a totalement raison.
Elle n'aurait pas dû faire ça. J'étais prudent jusqu'ici, mais ça ne sera plus le cas. Connie n'a pas mérité son sort, la petite aurait dû garder sa tante. C'est devenu une question de rétribution. Ironique, quand on cherche à mettre un terme à la Justice.
Nous trouverons une personne capable d'être reconnue comme son enfant et nous pourrons enfin mettre un terme à cette histoire. Retrouver nos vies d'avant, pour ceux qui le peuvent. Je ne sais pas quand est-ce que je pourrais prier à nouveau. Bientôt, peut-être, lorsque l'ombre du deuil nous aura quitté et que cette sombre épopée ne sera plus qu'un vague souvenir. Je l'espère.
Strap Lan- Messages : 70
Date d'inscription : 18/05/2018
Re: [document] Analyse des journaux
L'archiviste aura mis son dossier à jour avec des extraits de la restauration du journal d'Edouard Crevier mais aussi l'ajout des dernières traductions de Vaeviane et aussi l'ajout des personnages de Cassie et Coraline à la liste de personnages. A noter que les rêves de Connie la désignent comme fille de la Lune.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, Seizième entrée.
C'est étrange. Les choses changent soudainement, nous n'y sommes jamais vraiment préparés. Surtout dans le cas d'un décès. Ce matin encore, je me suis tourné pour demander à Connie où elle en était avec la cartographie de la crevasse.
Evidemment, elle n'était pas là. Nous l'avons brûlée et confié ses cendres à sa nièce, afin qu'elle puisse les ramener chez elle une fois que nous en aurons fini avec tout ça. La petite ne pleure plus et reste prostrée près du feu. Ivhih'a reste souvent avec elle, jouant avec un des maudits dés de notre amie disparue.
A présent que le Chariot est bien rangé dans son écrin, au chaud dans le manteau de E-Rahl-Manok, il ne nous reste plus qu'à mettre a justice dans le même état, et nous en aurons fini. Nous n'avons cependant pas encore décidé du personnage que nous allons sacrifier. C'est un peu, entre nous, un sujet tabou. Nous avons chacun reçu la bénédiction d'un parent attentif, tendre et chaleureux. Je me doute que le choix sera cornélien. On veut tous libérer notre Père.
Avec ce qu'il est arrivé à Connie, nous n'avons plus aucun doute : la Justice est bel et bien à Ishgard, elle est proche et menacée. Et elle a totalement raison.
Elle n'aurait pas dû faire ça. J'étais prudent jusqu'ici, mais ça ne sera plus le cas. Connie n'a pas mérité son sort, la petite aurait dû garder sa tante. C'est devenu une question de rétribution. Ironique, quand on cherche à mettre un terme à la Justice.
Nous trouverons une personne capable d'être reconnue comme son enfant et nous pourrons enfin mettre un terme à cette histoire. Retrouver nos vies d'avant, pour ceux qui le peuvent. Je ne sais pas quand est-ce que je pourrais prier à nouveau. Bientôt, peut-être, lorsque l'ombre du deuil nous aura quitté et que cette sombre épopée ne sera plus qu'un vague souvenir. Je l'espère.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, neuvième entrée.
Cauchemard. Je rêve de sel et de mer profonde. De solitude. Il revient me voir, le solitaire qui sent la marée. Il m'indique une direction de sa lanterne. Je regarde, et ne vois que les ruines englouties d'une cité brisée. Puis tout cesse. Tout s'embrouille. Tout se voile.
Ca n'avait l'air de rien, mais lorsque je me suis réveillé, j'ai trouvé entre mes mains, illuminant la pièce comme une torche bleue, une Marimo luisante. Chose étrange, elle n'était pas morte, pas sèche alors qu'elle était hors de l'eau, en plein désert. Je la garde avec moi, et elle ne semble pas souffrir de la chaleur. Je ne peux m'empêcher de repenser à mon étrange rencontre avec celui qui doit être, si nous recoupons ce que nous avons noté sur les fresques, l'Ermite. Serait-ce un cadeau?
Je soupçonne E-Rahl-Manok d'avoir eu une rencontre secrète, lui aussi. Bien qu'il ne nous l'ait pas montré, je l'ai aperçu ranger sous son pull deux immenses plumes noires accrochées à une chaîne, avec un motif de clef blanche imprimée dessus.
J'ai du mal avec les deux enfants qui accompagnent Connie, néanmoins. Je comprends mal pourquoi nous devons les emmener avec nous. J'ai tenté de la persuader de les confier à une nourrice ici, mais rien à faire : elle ira là où les enfants iront, point final.
La petite Cassie est une enfant lugubre. J'ignore ce qu'il s'est passé lors de mon bannissement de la forêt, mais elle a dû voir des choses difficiles. Elle garde le silence, toujours cachée sous un chèche noir, et passe la quasi totalité de son temps à câliner la petite Coraline.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, première entrée.
Je profites d'une pause lors de nos pérégrinations pour coucher mes aventures sur papier. Les affaires n'allant pas au plus fort, j'ai décidé que pour ma prochaine création j'allais frapper fort, et frapper juste. Jusqu'ici, confiant en mes capacités artistiques et mon génie commercial, je me suis seulement reposé sur mon imagination pour proposer à la noblesse Ishgardaise des divertissements d'une beauté inégalable. Le jeune idiot que j'étais n'a évidemment pas fait fortune, et ma chère entreprise dûrement montée court tout droit à la faillite.
Le vieil ahuri que je suis à présent pourrait mettre clef sous la porte et se confiner dans une petite maison en attendant la mort, mais je refuse de laisser mon oeuvre périr. J'ai donc décidé de créer quelque chose de grand, quelque chose qui marque. Et me voici, en sombrelinceuil, à la recherche de ruines et monuments historiques qui marquent encore par leur gloire déchue, espérant transmettre à mes prochaines pièces cette grandiose décadence.
J'ai engagé deux guides pour me suivre dans mes pérégrinations : un jeune miqo'te de ces forêt profonde, dont les femmes dominent la tribu et semblent marquées par la Lune, Ihvih'a, et une Elezen de cette ancienne race qui se terre encore sous la sylve, Connie. Pour s'assurer que nous ne provoquions pas la colère des esprits, un de ces étranges enfants cornus, E-Rahl-Manok, nous accompagne. Connie semble nourrir une animosité certaine envers lui, et j'espère que ça n'influencera pas sa capacité à me montrer des lieux épiques de son peuple.
Strap Lan- Messages : 70
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Re: [document] Analyse des journaux
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, Onzième entrée.
Nous avons perdu la petite Coraline. Ce matin, alors que nous nous levions, elle n'était plus là. Connie était devant l'âtre, son bras autour des épaules de la petite Cassie, et pas de Coraline à l'horizon. La petite crépusculaire fredonnait tout bas, blottie contre notre mercenaire attitrée. C'était la première fois que j'entendais sa voix. Elle était tellement, tellement triste, cette toute petite voix.
Elles sont restées là un moment, ensemble. Nous n'avons pas voulu les déranger, alors elle a continué à chanter sa comptine. Je ne me souviens plus des paroles exactes, mais il était question d'une libellule. Je lui demanderais de m'apprendre, plus tard.
Cassie est remontée dans sa chambre et n'en est plus sortie. Avec la délicatesse et le tact qui caractérisent Connie, elle nous a annoncé que sa fille avait rendu l'âme dans la nuit, et qu'elle l'avait déjà confiée au crématorium pour les derniers rites. Ca nous a fait un choc.
Malgré la dureté avec laquelle elle nous a annoncé la nouvelle, je ne crois pas qu'elle soit aussi inaffectée qu'elle n'essaye de nous le faire croire. Elle avait encore la voix rauque. Mais c'est Connie, elle est ainsi, je crois. Elle ne s'ouvre pas à nous.
Ou du moins, pas à moi.
Strap Lan- Messages : 70
Date d'inscription : 18/05/2018
Re: [document] Analyse des journaux
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, Dix-huitième entrée..
Halo[--], je ne peux plus. C'est fini. E-Rahl-Manok nous a quitté, lui aussi. Ils ont mit le feu à notre hôtel pendant que Cass[-------]t moi étions partis faire des courses. La colonne de fumée aurait dû m'avertir, mais ça?
Cassie et moi nous sommes dissimulés dans la foule, et je n'ai pu qu'impuissant contempler les flammes, et les visages exhaltés, et les poings levés des badaux qui hurlaient "Mort au Dravanien!"
Mort au Dravanien.
Pour une fichue paire de cornes un peu trop épaisses.
Halone, je me demande. Si tu nous regardes. Si ces massacres te laissent indifférente. Halone, l'as-tu condam[--] pour une raison que je ne peux comprendre, moi, pauvre mortel, ou n'en as-tu simplement rien à faire de nous? Je n'entends plus ton appel, pas plus que je n'entends celui d[--------]. La Marimo qu'il m'a offert a séché, et est morte.
[--]stice.
Justice, je sais que c'est de ton fait. Je te vois, tout le temps. Tu nous élimines un par un, comme des fourmis, et tu jubiles, parce que tu crois déjà avoir gagné. Mais ça, ça. Tu te trompes lourdement. Avec ou sans ton enfant, demain, je t'affrontes. Demain, je te tue.
J'aurais ta peau, Justice.
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Date d'inscription : 18/05/2018
Re: [document] Analyse des journaux
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, Dixième entrée
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, treizième entrée
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, Quatorzième entrée.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, Dix-septième entrée.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, Dix-neuvième entrée.
Cette feuille porte une écriture différente.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, Vingtième et dernière entrée.
Nous nous sommes rendus dans un temple, dans le désert de Sagolii, ces vieux temples peuplés de morts-vivant errant en armure de maille. Nous avons, grâce aux compétences de Connie, réussi à éviter la confrontation.
Là, nous avons trouvé des bas-reliefs, similaires à ceux présents à Sombrelinceul, mais dans un style un peu différent. Ivhi'ha et Connie on perdu connaissance en touchant la fresque, et je l'avoue, j'ai eu un moment de panique.
Heureusement, ils se sont tous deux rapidement réveillés, à mon grand soulagement. Ivhi'ha, le sourire aux lèvres, a annoncé avoir rencontré une entité appelée le Soleil et reçu sa bénédiction. Connie n'a rien dit, encore une fois. Je suppose qu'elle parlera lorsqu'elle se sentira un peu mieux intégrée au groupe. Je ne la force pas.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, treizième entrée
Descendre dans la crypte fût une entreprise plus périlleuse que je ne l'avais escompté. Le temps n'a pas été tendre avec les vieilles pierres, et l'entrée avait été bloquée par la glace.
Notre fine équipe n'étant constituée que d'un enfant, d'un boiteux et d'un vieillard, c'est notre chère et tendre Connie qui a dû descendre en rappel pour briser la glace. Ses jurons résonnent sans doute encore dans l'âbime. Je me sens un peu coupable de lui confier la quasi-totalité de la responsabilité de l'expédition en ce moment trouble. Mais en même temps, ça l'empêche de penser à Coraline.
Lorsqu'elle remonte, elle nous explique que le temple est à moitié condamné, cependant, elle a aperçu un bas-relief de ce qu'elle pense être le vrai corps du Chariot. Je ne lui demande pas comment elle le sait, la marque sur son front doit avoir un rapport avec ça. Je suppose qu'elle a rencontré son saint patron sans nous le dire.
Quoi qu'il en soit, nous savons où est le Chariot. NOus n'avons plus qu'à trouver un enfant pour le sceller.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, Quatorzième entrée.
Les enfants du Chariot sont, fort heureusement, très nombreux. Nous avons trouvé quelqu'un, un chasseur de la Penne, qui remplissait ces critères, et il a accepté de nous aider. J'ai toujours apprécié les gens de cette contrée, ils sont francs, amicaux et responsables.
Nous sommes donc retournés sur le lieu dit, au bord du gouffre. Connie a installé un dispositif de poulies afin que nous puissions tous descendre sans problème, et a proposé de rester là, garder le camp avec la petite, pour surveiller le système et nous prévenir en cas d'attaque de dragons.
Ca m'a paru être une bonne idée. Le chasseur de la Penne est motivé, nous aussi. C'est une avancée majeure que nous allons accomplir demain : nous allons sceller le Chariot. Il y a de quoi se réjouir.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, Dix-septième entrée.
Trouver un enfant de la Justice n'est pas si difficile. Le convaincre de nous aider l'est plus. La Justice, bizarrement, correspond plus aux inquisiteurs, chevaliers et autres représentants de Justice.
Les mêmes qui ont tué Connie.
Nous aurions pu sceller la Justice depuis plusieurs jours si seulement l'un d'eux avait accepté de nous écouter. Aucun, aucun ne veut perdre son temps, ils préfèrent regarder notre ami Padjal d'un air suspicieux. Ils me prennent pour un fou, je crois.
Stupides.
Nous avons décidé de continuer notre démarchage sans E-Rahl-Manok. A présent, il reste à l'auberge avec Ivhi'ha. Sans sa présence à nos côté, les Ishgardais semblent plus détendus. Je n'ai pas pour autant espoir d'en trouver un qui nous aide aussi facilement, mais que pouvons-nous faire d'autre? Nous n'avons pas d'autre choix. Il faut enfermer la Justice.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, Dix-neuvième entrée.
Nous avons réussi. Nous avons passé l'épreuve de la Justice. Il paraît que je suis son enfant à présent : tant mieux! J'ai pu gagner quelques faveurs. J'ai quelques usages à en faire avant de mettre fin à toute cette histoire.
Nous avons décidé d'attendre. Mon dernier compagnon a une idée pour sauver Cassandre de son sort. Je lui ai cédé une de mes faveurs, il dit en avoir besoin, mais il a aussi besoin de temps pour mettre son plan à exécution.
J'attends, je suis patient. Ca me donne le temps de remplir les papiers d'adoption pour Cassandre. Je ne me sens pas de la renvoyer seule dans un orphelinat. Nous allons quitter Ishgard et nous installer à Sombrelinceul. Je n'ai pas encore décidé quoi faire de ce pays pourri jusqu'à l'os, mais j'ai des faveurs, et du temps.
Tout s'achève, enfin.
Cette feuille porte une écriture différente.
Journal de voyage en Sombrelinceuil de Edouard Crevier, Vingtième et dernière entrée.
C'est fait. Toute cette histoire, ce sombre remous de créatures intemporelles et sans but, est officiellement terminé. Pour nous, du moins. Qui sait quand sera la prochaine ouverture du sceau? Pas de mon vivant, m'a assuré le Voyageur. Je lui ai proposé de rester avec moi, de me rendre visite du moins, afin d'atténuer sa solitude. Il a sourit, et a disparu. Je crois que je ne le reverrais pas.
Me voilà de retour chez mes mères et mes soeurs.
Connie. E-Rahl-Manok. Laureline. Coraline. Cassandre. Et tous ces inconnus qui ont été victimes de la Justice et du Chariot dans l'ignorance générale. Tous ces gens que la curiosité de Crevier a condamné.
Souvent, je regrette d'avoir entrepris ce voyage. Le sceau aurait fini par se briser, certes. Cependant, les choses auraient-elles été meilleures? De notre petit groupe, il ne reste plus que moi.
Je ferme donc ce triste journal, pour ne plus le rouvrir. Car notre histoire est terminée, et j'espère sincèrement que la prochaine génération aura plus de chance que nous.
Je vous attendrais au confins de la forêt, à Feuillemorte. Demandez l'enfant du Soleil, et elles vous laisseront passer.
Strap Lan- Messages : 70
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